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- Information: logiciels-  

Utilisation non-autorisée de logiciels en entreprise
Quels risques ?


Par Cathie-Rosalie Joly, le 04/11/2002
Cet article a été publié sur : http://www.njuris.com/

Selon les chiffres pour l’année 2000, de la Business Software Alliance (BSA), l’association regroupant les principaux producteurs de logiciels mondiaux (Adobe, Apple, Compaq, Dell Computers, IBM, Intel, Macromedia, Microsoft, Network Associates .) un tiers des logiciels professionnels sont utilisés illégalement.

Parmi tous les cas de fraude, c’est apparemment la copie illégale de logiciels dans les entreprises qui est la plus répandue.

C’est pourquoi NJuris propose aux responsables informatiques une présentation synthétique des risques juridiques liés à l’utilisation non-autorisée de logiciels en entreprise.

I/ La protection juridique des logiciels en droit français :

La protection du logiciel par le droit d'auteur est en France la protection "traditionnelle" du logiciel depuis 1991.

Elle est accordée automatiquement pour une durée de 50 ans à toute oeuvre originale « du seul fait de sa création » (article L. 111-1° du code de la propriété intellectuelle) et bénéficie aux programmes d'ordinateur depuis la transposition en droit français de la directive européenne 91/250/CEE du 14 mai 1991(1). Les logiciels sont considérés comme des ouvres de l’esprit (article L 122-2-13° du code de la propriété intellectuelle).

Pour pouvoir bénéficier de cette protection, le logiciel doit être original, c'est-à-dire constituer une création intellectuelle propre à son auteur (article 1-3 de la directive 91/250/CEE).

II/ Les différentes situations d’utilisation non-autorisée de logiciels en entreprise :

Dès lors que le logiciel constitue une ouvre originale, « toute reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » en vertu de l’article L. 122-4 du Code de la propriété intellectuelle.

Or en matière de logiciel l’article L. 122-6 du code de la propriété intellectuelle prévoit que le chargement, l'affichage, l'exécution, la transmission ou le stockage d’un logiciel constitue une reproduction de l’ouvre. Il est donc interdit de reproduire ou d’installer un logiciel sans l’accord préalable du titulaire des droits d’auteur.

Dans les entreprises, on est confronté à deux situations différentes.

1) L’utilisation de copies pirates d’un logiciel :

Les entreprises utilisent sciemment des logiciels piratés, dans ce cas là, rares sont les responsables informatiques qui ignorent qu’ils se rendent coupables du délit de contrefaçon.

2) L’utilisation non-autorisée de logiciels acquis légalement :

C’est la situation la plus répandue. Les entreprises ne se rendent pas réellement compte que leur comportement est tout aussi illicite que l’utilisation de copies pirates de logiciels et leur fait courir les mêmes risques de poursuites juridiques pour contrefaçon. Il s’agit en fait d’entreprises qui achètent un ou plusieurs exemplaires du logiciel, qu’ils installent ensuite sur un plus grand nombre de postes. Cette situation est le résultat de préoccupations budgétaires, de négligence de la part des entreprises qui ont jeté les cartes de licences avec les emballages et oublient avec le temps, le nombre de licences du logiciel qu’elles avaient acquises... D’une manière générale il faut une licence par utilisateur/ordinateur.

III/ Les risques juridiques encourus en cas d’utilisation non-autorisée de logiciels :

La violation des droits de l’auteur d’un logiciel constitue un délit de contrefaçon, au sens de l’article L. 335-3 du code de la propriété intellectuelle.

En vertu de l’article L. 335-4 du code de la propriété intellectuelle la personne coupable de contrefaçon de logiciel est passible d’une peine de 2 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende. Les peines encourues sont portées au double en cas de récidive ou si le contrefacteur est ou a été lié par contrat avec la partie lésée.

Le tribunal peut également ordonner « la fermeture totale ou partielle, définitive ou temporaire, pour une durée au plus de cinq ans, de l'établissement ayant servi à commettre l'infraction » (article L. 335-5 du code de la propriété intellectuelle).

De plus, les officiers de police judiciaire compétents peuvent procéder à la saisie des exemplaires et objets fabriqués ou importés illicitement et des matériels spécialement installés en vue réaliser le délit.

1) Qui peut agir ?

L’auteur du logiciel, ses ayants droits, l’éditeur du logiciel . peuvent agir en contrefaçon contre les utilisateurs de copies non-autorisées de logiciels. Ils peuvent s’adresser à l'APP, Agence pour la Protection des Programmes (2) (organisation européenne des auteurs de logiciels et concepteurs en technologies de l'information) afin de faire constater l’infraction.

En matière de logiciels la saisie-contrefaçon sera exécutée en vertu d'une ordonnance rendue sur requête par le président du tribunal de grande instance. Tout titulaire de droits sur le logiciel peut demander au commissaire de police de procéder à une saisie-description du logiciel contrefaisant. Cette saisie-description peut se réaliser par une copie du logiciel contrefaisant. (article L. 332-4 du code de la propriété intellectuelle).

2) Qui est responsable ?

Les personnes physiques qui ont installé, utilisé ou ordonné l’installation de logiciels piratés peuvent être poursuivies pour contrefaçon.

La personne morale qui a profité des faits litigieux, à savoir la personne morale qui exploite l’entreprise peut également être déclarée responsable de contrefaçon en vertu de l’article L. 335-8 du code de propriété intellectuelle. Dans ce cas là, l’entreprise peut être condamnée à une peine d’amende dont le taux peut au maximum être égal au quintuple de celui prévu pour les personnes physiques coupables de contrefaçon à savoir 750 000 euros.

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Si la copie des logiciels semble être très fréquente dans les entreprises, elle n’en demeure pas moins illégale, nous ne pouvons donc qu’inciter ses sociétés à régulariser rapidement leur situation.

Il peut être complexe d’effectuer un bilan sur la situation de l’entreprise en raison des divergences qui peuvent exister entre les conditions de licences des différents éditeurs (c’est notamment le cas pour les entreprises disposant de grands parcs informatiques), dans pareille situation, le responsable informatique aura tout intérêt à se faire aider par un juriste qui analysera l’étendue de chaque licence.

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NOTES DE FIN DE DOCUMENT :
(1) Directive 91/250/CEE du Conseil, du 14 mai 1991, concernant la protection juridique des programmes d'ordinateur, Journal officiel n° L 122 du 17/05/1991 p. 0042 - 0046, disponible sur le site de l'Union européenne " Europa " à l'adresse suivante : http://www.europa.eu.int/smartapi/cgi/sga_doc?smartapi!celexapi!prod!CELEXnumdoc&lg=fr&numdoc=31991L0250&model=guichett
(2) Agence pour la Protection des Programmes (APP), 119 avenue de Flandre, 75019 Paris - France, Tél. +33 (0)1.40.35.03.03 - Fax +33 (0)1.40.38.96.43, email : info@app.legalis.net
- Le code de la propriété intellectuelle est disponible sur le site de Légifrance à l’adresse suivante : http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnCode?&commun=CPROIN&code=CPROINTL.rcv


 

 

 

 

 

 

 

 

 

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